Première journée marathon : entre nostalgie et stratégie
MARATHON OULAD DRISS - FOUM-ZGUID
Étape 6
Dernier départ pour cette étape 6 qui durera deux jours et devrait emmener les équipages dans les dunes de Chegaga. Un dernier départ chargé d’émotions. « On a l’excitation de bivouaquer en pleine nature et d’être connectées à l’environnement mais en même temps un peu de nostalgie de se dire que c’est déjà le dernier départ », confie Ania, de la team 208 (Ania DUFLOS / Blandine COUSIN).
Au programme du jour, les Gazelles vont (encore) devoir affronter plusieurs dunettes. Emmanuelle et Valérie, de l’équipage 304 (Valérie SANTINI / Emmanuelle GIRAUD-BUSSAT), s’interrogent et cherchent le meilleur point de passage. Les teams 303 (Angélique LABRUGERE-TOVO / Mélissa MAISONNEUVE) et 309 (Virginie REYNAUD / Alexandra PEREZ) dégonflent pour éviter un tankage quasi prévisible. « Il faut qu’on y aille avant que le sable soit mou », prévient Angélique, de l’équipage 303. « Le but c’est de se ménager, on ne veut pas prendre de risque alors que c’est la dernière étape donc on va rouler ensemble », confirme Alexandra, de la team 309. Une fois de plus, cette étape met les navigatrices à contribution. La navigatrice de l’équipage 129 (Perrine RONCHI / Anne-Sophie FRAYSSE) court derrière la voiture après ouvrir le chemin vers le cap.
En balise 1, une pause est nécessaire pour tracer les points du jour. Le sérieux est de mise alors les Gazelles sortent les cartes, les règles et les boussoles. Laurence et Fanny, de la team 25 (Fanny MARCHESI / Laurence LINDOR), en profitent pour brancher la GoPro. Les équipages SSV/quads comparent leurs points. La pause en balise 1 est aussi l’occasion de prendre le petit-déjeuner. « C’est notre petit rituel » s’amusent Romane et Pauline, de la team 301 (Romane SPINDLER / Pauline BOCQUET).
Quelques ratés
Mais la balise 1 n’est pas commune à tous les parcours et certains équipages se trompent… « On a vu le drapeau et on a foncé sans réfléchir. À chaque fois, on fait ça et on se dit qu’il faut arrêter », se désolent Sandrine et Marina, de l’équipage 258 (Marina CHAILLOU / Sandrine CHARRIER). Elles ne sont pas les seules. Aurélie et Marilyne, de la team 255 (Maryline AMALBERTI / Aurélie CATTANEO), sont elles aussi un peu perdues. Du côté des électriques, Manal et Karolyn, de la team 500 (Manal FAXELLE-ABOUHAMDA / Karolyn FAVREAU), en tête du classement, ne veulent « pas prendre de risque ». « On a un peu d’avance, stratégiquement, si on ne va pas de cap en cap, c’est pas grave », explique Manal. « On prend du plaisir, on a une pression positive car on veut gagner pour notre association MLD », confirme Karolyne.
Avant d’affronter Chegaga, les Gazelles se mettent en jambe avec la traversée de petites dunes puis d’un oued, avec une visibilité très limitée. « On y va doucement, on a décidé de s’arrêter déjeuner avant d’y aller pour avoir le maximum d’énergie», indique Ania 208 (Ania DUFLOS / Blandine COUSIN). Pour éviter de trop sortir les pelles, les équipages s’organisent pour rouler. « Quand on est plusieurs, c’est cool », souligne Julie, 217 (Julie LAMBOLEY / Karine LUONG). « Cool », c’est vite dit au regard de l’après-midi compliqué qui se solde par une belle séance de jardinage pour beaucoup de Gazelles.
Plusieurs équipages ratent la balise 3 ou choisissent volontairement d’aller directement à la 4ème, comme Laure et Nadia, de la team 140 (Nadia LORJOUX / Laure MICHARDIERE). « On a super bien bossé mais niveau navigation, c’était compliqué, on a préféré aller directement en balise 4 », explique Nadia. Sauf que sans balise 3, les Gazelles sont bloquées au 4ème checkpoint et ne pourront reprendre le cap direction la balise 5 que le lendemain matin, à 7h. Alors les premières tentes se montent dans le lit de l’oued, bordé de tamaris. La situation est encore plus compliquée pour Véronique et Monique, de l’équipage 123 (Véronique DELPIANO / Monique RODENAS), qui n’ont validé ni le CP2, ni le CP3… Cela risque de leur coûter plusieurs kilomètres de pénalités. Elles gardent pourtant le sourire, résignées.
Des rapprochements avant la nuit
Celles qui avaient espéré dormir en balise 5 X, dans les dunes de Chegaga, revoient leurs ambitions à la baisse. Gaëlle et Dominique, de l’équipage 128 (Dominique CREPIN-GUERIN / Gaëlle DUMAUSE), insistent : « il faut prendre le cap et sortir des dunes ». Elles sont bientôt rattrapées par Mylène et Marie-Line, de la team 234 (Marie-Line REY / Mylène LECIEUX). En comparant leurs caps, les Gazelles ne sont pas d’accord. « 56 c’est par là », indique Mylène, tandis que Gaëlle a calculé un cap 52. À défaut d’être d’accord, elles se souhaitent bonne chance : « Bon courage les filles, à tout de suite ».
En balise 4, Mylène ne veut pas trainer et cherche d’autres équipages pour prendre le cap vers les 5X. « On ne veut pas dormir seules », explique-t-elle. Emeline, de la team 220 (Emeline BAUDESSON / Mélanie ZAIDI-LE FOLL), ironise en disant qu’elle et sa coéquipière cherchent plutôt un Riad pour passer la nuit. Sophie et Laure, de l’équipage 125 (Sophie SOLON-BREUSSE / Laure DE LA JONQUIERE) finissent par se laisser convaincre avec l’objectif de dormir au pied des dunes. Le temps défile, les kilomètres, eux, un peu moins et le soleil entame sa descente. « On a plus qu’un quart d’heure de visibilité », prévient Laure, tandis que Mylène cherche du sable pour poser sa tente. Encore quelques kilomètres et les Gazelles s’arrêtent 3 kilomètres avant la balise 5, fatiguées.
Les deux équipages plantent donc leur tente sur le sable sous une superbe nuit étoilée. Les filles sortent leur bouteille de champagne Tsarine offert le matin même sur la ligne de départ et gardée précieusement dans leur « frigo berbère » toute la journée (Le frigo berbère a été l’allié des Gazelles qui n’avaient pas de frigo dans leurs véhicules : conserver leurs aliments dans un linge mouillé qui refroidissait au moment où l’eau s’évaporait).« Je suis contente de vous rencontrer », dit Marie-Line, de l’équipage 234 (Marie-Line REY / Mylène LECIEUX) aux deux Gazelles de la team 125 (Sophie SOLON-BREUSSE / Laure DE LA JONQUIERE). « C’est quand même marrant de se retrouver ici alors que ça fait six jours qu’on vit le même rallye », s’amuse Sophie. Les quatre Gazelles échangent sur leurs vies respectives et se découvrent des points communs. « Vous avez un super état d’esprit », souligne Marie-Line. Les équipages, bien classés, parlent aussi stratégie, la dernière journée de la course dans toutes les têtes.