L’espace mécanique ou la course contre la montre de jour comme de nuit
RALLYE AÏCHA DES GAZELLES 2021
Autour du Rallye
L’espace mécanique ou la course contre la montre de jour comme de nuit
Bienvenu dans un des lieux les plus importants du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc : l’espace mécanique. Avec l’assistance mécanique qui se rend sur le terrain lorsque les Gazelles en font la demande, ce sont 45 personnes qui se relaient et se démènent chaque jour – et surtout la nuit – pour faire repartir les véhicules des Gazelles quel que soit le problème mécanique rencontré.
Sur le bivouac, à l’aide d’une équipe franco-marocaine qui revient chaque année, Christian Viano et Christophe Agar les responsables, gèrent des réparations en continu, le rythme est soutenu. Au début, les mécanos bénévoles venaient avec leur caisse à outils sur le rallye, aujourd’hui ils peuvent compter sur le soutien de partenaires comme Bosch Car Service qui met notamment à disposition des équipes tout le matériel électro portatif, des éclairages, des perceuses, des visseuses, des souffleurs etc. mais aussi Goodyear et ses pneumatiques. Les pilotes peuvent quant à eux compter sur la présence et le soutien de Koni et Euro4x4parts lors de la réparation de leur véhicule.
Les plus grosses pannes arrivent souvent en début de rallye, les points qui n’ont pas été fait avec le préparateur sont souvent récupérés par l’équipe franco-marocaine. Et puis, les Gazelles s’approprient les voitures, elles prennent en main leur véhicule, elles le connaissent de mieux en mieux et apprennent à le ménager au fur et à mesure de la course.
Les réparations, une sacrée coordination
Pour commander les pièces détachées nécessaires aux réparations, c’est toute une coordination. Afin d’optimiser le transport et réduire les coûts, les équipes se démènent : toutes les commandes sont passées à 22h puis à 1h du matin. En centralisant les commandes, cela permet de baisser les coûts de transport pour les équipages puisque le prix est alors divisé par le nombre d’équipage. Si cela paraît simple sur le papier, c’est, sur le terrain, un véritable défi pour les équipes. Acheminer des pièces au milieu du désert, cela demande une connaissance de la géographie des lieux, du terrain, des chauffeurs, des garages que seule une solide expérience construite minutieusement au fur et à mesure du Rallye permet. Lorsque des pièces arrivent de Zagora pour rejoindre le premier bivouac du rallye par exemple, ce sont 4 à 5 heures de route qu’il faut compter.
Côté assistance mécanique : ce sont 16 personnes avec 6 véhicules et 2 camions d’assistance qui vont à la rencontre des Gazelles sur le terrain. La communication entre l’assistance mécanique et les équipes mécaniques du bivouac se fait à travers le carnet mécanique Bosch Car Service qui assure le suivi des réparations des véhicules.
Bernard Dejonghe, une pièce maîtresse dans l’équipe
À 16 ans, Bernard commençait déjà à démonter et remonter des voitures. Originaire de Beauvais et issu d’une famille d’agriculteurs, il s’est ensuite vite attelé aux tracteurs. En réalisant toute sa carrière chez Massey Ferguson, il a été amené à relier Paris à Dakar en tracteur pendant un mois et demi, distribuant des tracteurs aux agriculteurs sur le chemin. Aujourd’hui, chez lui, ce sont les vieux tracteurs et les vieilles voitures qu’il prend plaisir à retaper.
Cette 30ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc a une saveur toute particulière pour Bernard. Cela fait 16 ans qu’il est au RDV, chaque année, au stand mécanique de la course. Ce qu’il l’a fait revenir à chaque fois ? Les copains et les mécanos marocains « c’est grâce à eux que l’on arrive à s’occuper d’autant de voitures, ils sont courageux comme tout ». Malgré tout, c’est un travail éprouvant pour le corps, les nuits sont courtes avec 3 ou 4h de sommeil même si les micro-siestes soulagent parfois. À 75 ans, il a décidé de tirer sa révérence, c’est son dernier rallye.
Les faits marquant de ces 16 ans d’engagement ? Il y en a beaucoup. C’est certainement les liens créés avec les Gazelles à travers la voiture qu’il emportera avec lui : « On voit vraiment la transformation des filles au fur et à mesure de la course. À la fin du rallye, on a l’impression qu’elles ont pris 2 ou 3 années en plus : on ne les reconnaît même plus » et la reconnaissance reçue « Quand la patronne – Dominique Serra – appelle et présente tous les mécanos sur scène : ça fait quelque chose ».
Pour cette dernière année, Bernard prend pour la première fois des photos : pour les partager avec sa femme et pour garder des souvenirs.