Un prologue pour se caler avant la première étape
DAR KAOUA - DAR KAOUA
Prologue
L’excitation monte sur la ligne de départ. « On part enfin sur l’aventure », se réjouissent Danielle et Sylvie, de l’équipage 215 (Danielle BRIDIER / Sylvie MAGOT). Fanny et Romane, de la team 193 (Romane MENAGER / Fanny MANCIET), sont concentrées : « on est en train de définir l’itinéraire ensemble ». « C’est important que la pilote sache par où on va passer », souligne Fanny. Cendrine et Pauline, de l’équipage 223 (Cendrine AZZOPARDI / Pauline CHAPPAZ), s’enduisent de crème solaire. Il faut dire que le soleil est bien présent sur ce prologue. Le premier départ de cette 30e édition est donné par Mr Bouchaab Yahdid, wali de la région (l’équivalent du préfet d’une région en France). « Vous êtes des ambassadrices ici, je vous souhaite la bienvenue », lance-t-il aux Gazelles, ravies de pouvoir enfin s’élancer.
À peine 100 mètres après la ligne de départ, on retrouve déjà de nombreuses Gazelles sorties de leur véhicule pour prendre leurs premiers caps. Un cap qui fait passer certains équipages dans de jolies dunettes. Belle entrée en matière pour les équipages avides de sable ! Sabine et Sophie, de la team 100 (Sabine SYREN / Sophie EBERLE), ne prennent pas de risque. Elles sortent toutes les deux de leur voiture pour envisager la sortie du sable. Ça permet aussi d’évaluer la dureté du sol et d’éloigner la perspective du tankage (quand les équipages s’ensablent) « Je compte bien rendre les pelles neuves au magasin », s’amuse Sophie. Anne-Marie, de l’équipage 142 (Karima LAAROUSSI MOUHYI / Anne-Marie BORG), descend carrément de voiture pour ouvrir la voie à sa coéquipière Karima. Les deux anciennes Gazelles cherchent à tout prix à garder le cap, on sent déjà qu’elles ont un objectif de classement en tête.
Cette mise en jambe est un peu difficile pour Laure et Sophie, de la team 125 (Sophie SOLON-BREUSSE / Laure DE LA JONQUIERE), tankées devant une herbe à chameau. À première vue, impossible de se tirer seules de ce mauvais pas alors elles sortent les sangles pour se faire tirer par derrière, ce qu’elles tentent de faire avec l’équipage 116 (Emilie DEMAY / PIERMATTEI / Daniela VARESE), qui préfèrent ne pas s’arrêter par peur de s’ensabler elles aussi. Plus loin, Nadine et Fabienne, de la team 117 (Fabienne LABUSSIERE / Nadine ZUNIGO), ont plus de chance. Elles se font tracter par Agnès et Stéphanie, de l’équipage 119 (Agnès GUICHARD / Stéphanie DANIEL), qui trouvent le début d’étape « impressionnant ». « Il faut que la navigatrice aille assez loin pour baliser les caps. Je ne m’y attendais pas », confie Agnès.
Quelques erreurs à corriger
À quelques mètres, Isabelle et Christine, de la team 158 (Isabelle LOPEZ / Christine AIACH), sont elles aussi bien ensablées mais les Gazelles prennent la chose avec le sourire et sortent même leur appareil photo. « J’immortalise notre premier tankage. Il faut dire qu’il est particulièrement beau celui-là », ironise Isabelle. Sauf que le croisement de pont à l’avant et à l’arrière contraint les Gazelles à faire leur première assistance mécanique. Une assistance qui par chance ne compte pas, cette étape de prologue ne comptant pas pour le classement final.
Les dunettes passées, les Gazelles se retrouvent sur un grand reg (plateau roulant constitué de pierres) au pied de jolies collines et parsemé de quelques acacias. La première balise – également appelée checkpoint – est l’occasion de faire le point sur le début de cette mise en jambe. « Ça n’est pas particulièrement difficile mais on a fait des erreurs de stratégies », explique Anne-Sophie, de l’équipage 129 (Perrine RONCHI / Anne-Sophie FRAYSSE). « Disons qu’on a appris à lire une carte », renchérit sa coéquipière Perrine. « On s’est tankées deux fois déjà. La première fois dès le 2e kilomètre… Au moins on est dans le vif du sujet », rit Karen, de la team 302 (Laetitia LALET / Karen CHRISTEL). « On est très contentes de nous pour l’instant », se félicitent Séverine et Angelika, de l’équipage 133 (Séverine DUHAMEL / Angelika OLIVIER).
La demie journée de mise en jambe touche à sa fin. L’occasion pour les Gazelles de faire le point sur la ligne d’arrivée. « Je suis fière de ma Gazelle », raconte Daniela, de la team 116 (Emilie DEMAY / PIERMATTEI / Daniela VARESE). « Et c’est réciproque », répond Emilie. « La seule chose qu’on doit revoir, c’est de regarder davantage autour de nous quand on arrive vers le cap », estiment les Gazelles. Cécile et Anne, de l’équipage 109 (Anne MARTEL-REISON / Cécile BOURY), sont elles aussi plutôt satisfaites de leur journée. « On a passé une bonne journée, on n’a pas eu peur des éléments », se félicite Cécile. « Le bilan de la journée c’est qu’il va falloir se parler encore plus et ne pas s’interdire de se « contrôler l’une, l’autre », explique sa coéquipière. Si les premiers équipages profitent d’une douce soirée musicale sur le bivouac, au milieu des palmiers plantés dans l’après-midi, le retour est plus compliqué pour les derniers, sans doute pris par le temps et qui rentrent donc de nuit. Là aussi, des leçons à tirer avant la première étape !